Trois mois déjà depuis mon opération. L’hystérectomie a été faite par laparoscopie (quatre incisions de part et d’autre de l’abdomen, dont une dans le nombril) et elle s’est bien déroulée dans mon cas. J’ai récupéré très vite et trois semaines plus tard, j’étais de retour à ma pratique! Je suis la première surprise, car j’ai entendu beaucoup de choses de la part de femmes qui ont eu la même opération que moi.

J’ai envie de vous parler de mon expérience avec ces cicatrices, et ce, dans tous les aspects. Car elles seront à tout jamais le vestige d’une ancienne vie et avec elles viendra, de temps en temps, le souvenir un peu amer de ce que j’ai laissé derrière .

Ce qui m’a amené à cette chirurgie

Pour vous mettre un peu en contexte, je vais faire ma ligne de vie dans le temps. J’ai eu mes premières règles à l’âge de 9 ans ½. La période des poupées et des pouliches s’est terminée brusquement. J’avais beaucoup de craintes liées à ce nouveau chapitre de ma vie. Je me souviens encore très bien de ce matin-là, assise dans la salle de bain, ne comprenant pas du tout ce que j’avais. Ma mère et ma gardienne ont fait de leur mieux pour me rassurer.

Les règles des premières années ne sont pas toujours faciles et dans mon cas, c’était particulièrement vrai. J’avais beaucoup de saignements, mais surtout beaucoup de douleurs. Mais, je suis jeune et je me fais dire que ça va se régulariser avec les années…

Avançons en 1994, en juin plus précisément. C’est le premier jour des examens de fin d’année et une canicule commence. Il est 5h00 du matin, je suis malade à en vomir et je me berce en pleurant dans mon lit tellement j’ai mal. Mais qu’est-ce qui m’arrive? Comment est-ce que je vais faire pour passer au travers de la semaine d’examens? Je suis inquiète, mais ça se calme. Mais pas pour longtemps.

Le mois suivant, même chose! Cette fois, ma mère me dit de me rendre à la clinique et elle vient me rejoindre pour rencontrer le médecin. Il me prescrit de la codéine à prendre en prévention pendant un mois pour voir et il me dit que si ça ne fonctionne pas, je vais commencer à prendre la pilule. Deux semaines plus tard, je dis à ma mère qu’il faut que j’arrête ça, j’ai toujours mal (les douleurs entre les règles sont plus fréquentes), mais je suis »stone» alors je n’ai pas envie de devenir accro. Retour chez le médecin et comme prévu, je commence à prendre la pilule. Ça va éliminer tes douleurs qu’il disait…

Plus ça change, plus c’est pareil

Pendant les 12 années qui ont suivies, j’ai changé plusieurs fois d’anovulant, car les douleurs reprenaient le dessus après un an ou deux. À 24 ans, pour ajouter aux douleurs, j’apprends que j’ai des cellules précancéreuses au col de l’utérus. S’en suivront plusieurs colposcopies et autres tests. À 25 ans, j’ai mal quasi constamment. Ça devient difficile de faire mes journées. Je ne compte plus les échographies pelviennes, les examens gynécologiques, les tests, etc. Ma médecin est à bout de ressources. Elle m’envoie voir une gynécologue spécialiste. Et BAM…endométriose! Comme si je n’en avais pas assez.

Je commence un traitement de Dépo-Lupron pendant 6 mois. Allo ménopause forcée, chaleurs intenses, libido à – 1000, etc.

J’ai l’impression d’avoir 60 ans dans un corps de 26 ans. Mon chum de l’époque n’a rien à ciré de ma situation, c’est même de ma faute s’il a attrapé un rhume…. Bien sûr, tout le monde sait que le rhume voyage par la fenêtre qui est ouverte de mon côté de lit parce que j’ai CHAUD même s’il fait -40 dehors cet hiver-là!

Pendant quelques années après le traitement, j’ai eu un répit. Les douleurs étaient rares. J’avais retrouvé mon énergie, je m’étais retrouvé moi! Mais en 2014, le party a pris fin. Cette fois-ci, j’ai des cellules précancéreuses de hauts grades. C’est reparti pour des colposcopies régulièrement. Tout va relativement bien jusqu’au mois de novembre 2017. Je fais ma colpo annuelle et deux mois plus tard je reçois une lettre avec un rdv pour une autre colpo en juin.

Euh c’est parce que ça fait 6 mois pas un an ça? Qu’est-ce qui se passe avec mon col que je ne sais pas? Arrivé au rdv, mon médecin me dit qu’étant donnée le nouveau CHUM, il ne voulait pas que mon dossier tombe dans les craques alors il m’a rappelé avant… OK, j’accepte cette explication.

Quand tu penses qu’il y’en a pu, y’en a encore!

Quelle ne fut pas ma surprise de recevoir un appel, un mois plus tard, pour me dire que j’allais devoir recevoir un traitement pour retirer ces cellules…. Euhhh un traitement??

On m’explique la procédure pour un LEEP. On m’explique que l’efficacité de ce traitement entre 90-95%.. c’est positif ça au moins! Donc, 1er août 2018, c’est le grand jour!

Ce qui devait prendre 10 minutes en a pris presque 60! J’ai, semble-t-il , un col compliqué ce qui rend la tâche plus difficile.

Quand un organe ne veut pas te toi

Retour à la maison et à ma vie normale… mais, la veille de mes vacances, soit quelques semaines plus tard, je reçois un appel qui me met à l’envers complètement, car je dois refaire le traitement une autre fois. Il reste des cellules… Je retourne donc à l’hôpital, mais cette fois, mon médecin m’annonce que dans ce qui a été retiré au mois d’août, il y avait un cancer naissant! QUOI???? Quand ça, comment? Il me parle, mais je n’entends rien. Il me dit que s’il reste des cellules encore après ce deuxième traitement, nous allons devoir discuter hystérectomie. Euhhh dude, c’est pas ta fête! Je ne veux pas d’hystérectomie moi!

Chaque fois que je vois apparaître ‘’Numéro Privé’’ sur mon cellulaire, mon coeur arrête de battre. Parce que c’est souvent l’hôpital. Et bien, je reçois en autre appel et maintenant je sais que j’ai une grosse décision à prendre. Mon médecin m’explique mes options, en fait, les deux options que j’ai, car le statu quo n’en est pas une. Je ne veux pas de cette merde dans mon corps.

Le cône est la première, mais tout est une question de mon envie d’avoir des enfants. La quarantaine est à ma porte, est-ce que je suis prête à d’éventuelles fausses couches ou une grossesse à risque? Pas tant. L’autre option, vous avez deviné, c’est l’hystérectomie. Selon mon médecin, 99.9% de mes problèmes seront réglés avec ça. Reste que c’est une pilule difficile à avaler. Je ne fais pas ce choix de gaieté de cœur croyez-moi!

Je passe une IRM début décembre pour s’assurer que je n’ai rien de caché ailleurs. Le temps des fêtes fut particulièrement difficile. Le deuil de la famille tel que je l’avais imaginé, l’incompréhension de certaines personnes dans mon entourage, et un dernier rdv pour donner ma décision et recevoir les résultats de l’IRM prévue le 26 décembre ne font que me rendre la tâche plus difficile.

La chirurgie est prévue pour le 6 février. Je passe les tests préopératoires, je travaille jusqu’à la dernière minute pour ne pas trop penser et stresser. J’arrive à 6h00 à l’hôpital avec mon chum qui déteste les hôpitaux, mais qui fait comme si de rien n’était. Il essaie de me faire rire de son mieux. À 7h30, mon médecin vient me voir et à 7H45 j’arrive à la salle d’opération.

J’en reviens pas encore du nombre de personnes dans la salle. L’anesthésiste est d’une gentillesse extraordinaire. Mon dernier souvenir avant de m’endormir est de rire… ce n’est pas rien quand même! Et mon premier, c’est la voix de mon chum, quand on lui dit qu’on lui amène de la visite et qu’il est surpris de me voir revenir si tôt.

L’opération s’est bien passée. Je vais bien malgré les douleurs et le manque de mobilité normal après ce genre de truc. J’ai eu des gens merveilleux pendant mon séjour à l’hôpital. Je suis tellement reconnaissante.

Je fais quoi avec ça maintenant?

Depuis mon retour, je travaille, doucement, quotidiennement, à faciliter la cicatrisation de mes plaies.

J’ai la chance d’avoir toutes les formations pour travailler mes cicatrices dès que les pansements sont tombés. Et, comme l’abdomen est une région facile d’accès, je peux m’y mettre rapidement. Je suis aussi en mesure de bien voir l’évolution de la guérison.

Tout ce qu’on veut faire en premier lieu, et ce pendant au moins les 6 premiers mois des cicatrices, c’est de rapprocher les berges de cette dernière. Pas besoin de travailler en force. On veut s’assurer que la cicatrisation se fasse bien autant en profondeur qu’en surface. De toute façon, le corps préfère la subtilité, il répond mieux à la lenteur. J’ai quatre cicatrices donc quatre chances d’observer moi-même ce que je me suis fait enseigner et ce que j’enseigne à mon tour.

Il est à noter que, bien qu’il soit préférable de faire ce travail rapidement après une chirurgie, toutes cicatrices, aussi vieilles soient-elles peuvent bénéficier de soin en fasciathérapie. De mon expérience, je n’ai pas encore vu de cicatrice qui n’avait pas besoin d’un coup de main. Dans certains cas, les adhérences qui se créent peuvent avoir des impacts bien plus loin que la région de la cicatrice. Souvent, on ne soupçonne pas que les cicatrices peuvent être responsable de problématiques ailleurs dans le corps.

La technique de prédilection pour le travail des cicatrices est la fasciathérapie.

Les fascias, ces membranes souples reliées aux muscles, aux os, aux vaisseaux, aux ligaments, aux nerfs et aux viscères, réagissent et s’ajustent continuellement en fonction de nos activités physiques et psychiques. Donc, sous l’effet du stress ou de l’anxiété par exemple, ils se raidissent ou se crispent en fonction de l’importance des stimuli. A force de sollicitations importantes et répétées, les fascias n’arrivent plus à retrouver leur souplesse et leur mobilité naturelles. Cet état de forte tension s’installe dans la durée et s’accompagne de fatigue, d’une perte de la sensation de fluidité des mouvements, de dysfonctionnements articulaires, digestifs, circulatoires, etc.

En stimulant manuellement les fascias, la fasciathérapie permet de rétablir leur équilibre et leur élasticité. Les tissus retrouvent leur mobilité, la personne recouvre ses fonctions et son état de bien-être dans une certaine fluidité.

Autres choses utiles

J’utilise aussi un mélange d’huiles essentielles pour aider à diminuer l’inflammation et favoriser la régénérescence cellulaire au maximum. Dans mon mélange, il y a de l’hélichryse, de la lavande, de la camomille, bergamote et de l’encens sacré.

Je prends soin de mon corps autant à l’extérieur qu’à l’intérieur. J’essaie de bien manger, bouger tous les jours, bien dormir et être bien hydraté.

Voici quelques photos pour montrer l’évolution depuis la chirurgie.

Je vous reviendrai avec la suite de cet article pour vous parler de l’évolution après 6 mois. J’ai hâte de voir les différences!

Vous avez aimé mon article? Vous avez des questions?  Laissez-moi un commentaire! Ça fait toujours plaisir.

Vous connaissez quelqu’un qui passe par ça? Je vous invite à lui partager cet article!

Si ça peut aider, c’est juste tant mieux!

Vous aimeriez prendre un rdv pour traiter vos cicatrices? C’est par içi!

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